Prévenir pour mieux intervenir : les coulisses d’une simulation d’accident de VTT
Quand on pense aux interventions d’urgence en terrain difficile, on sait que c’est une course contre la montre dans la plupart des cas. Mais avant ces instants critiques, il y a un travail invisible et des personnes convaincues que la préparation et la prévention sont les clés pour sauver des vies. Stéphane Martel, sergent à l’Unité de soutien multidisciplinaire du Service de police de Saguenay, fait partie de ces artisans de la sécurité.
Un objectif clair : préparer pour protéger
Lorsque la Fédération des clubs quads du Québec et le Club Quad Aventure Valin ont proposé d’organiser une simulation d’accident de véhicule tout-terrain (VTT), le sergent Martel n’a pas hésité : pour lui, c’était l’occasion de transformer un simple exercice en une expérience formatrice qui contribuera à sauver plus de vies.
Bien qu’il ne soit pas à l’origine de l’idée, son apport a été essentiel. Stéphane Martel a joué un rôle clé pour que la simulation reflète les conditions réelles du terrain. Son mandat : créer des ponts entre les équipes et transmettre son expertise en intervention hors route, afin que chaque partenaire comprenne les défis d’une opération en forêt.
« Chaque minute compte en forêt. Si on n’est pas préparé, on peut perdre un temps précieux… et parfois, une vie », souligne-t-il.
Une mobilisation exceptionnelle
Le scénario était brutal : une collision évitée entre deux VTT, des passagers éjectés, une scène chaotique, une mort tragique. Les intervenants n’ont été informés qu’une heure avant le début, pour recréer la surprise et la pression d’une vraie intervention.
Ce jour-là, Stéphane sait que la valeur de la simulation ne se trouve pas dans le scénario, mais dans ce qu’elle révèle : la capacité des équipes à réagir, à communiquer et à s’ajuster sous pression. « On apprend quand on est bousculé. Quand on doit s’adapter », rappelle-t-il.
Cette opération a nécessité près de six mois de préparation. Stéphane a contribué à l’arrimage opérationnel avec les équipes municipales et les collaborateurs externes : pompiers, policiers, paramédics de la CTAQ, répartiteurs du 911 et figurants étudiants du Cégep de Chicoutimi.
« Ce n’est pas juste de la logistique. Il faut que chacun sente qu’il a un rôle essentiel à jouer », insiste-t-il.
Et les résultats sont tangibles :
- Une meilleure communication entre services;
- Des ajustements dans les plans d’urgence;
- Une compréhension accrue des défis hors route;
- Une cohésion renforcée entre équipes municipales et partenaires externes.
Plus que tout, cette expérience a consolidé ce qui ne se mesure pas facilement : la confiance.
« Après une expérience comme ça, on ne se voit plus comme des services séparés. On se voit comme une équipe », affirme Stéphane.
Saguenay est la première ville à avoir participé à ce type de simulation, et la Fédération envisage déjà de le diffuser à l’échelle provinciale. Pour Stéphane, c’est une fierté, mais surtout une responsabilité : « Si on peut sauver une vie parce qu’on s’est préparés ensemble, ça vaut tout le temps qu’on y a mis. »