
Mélissa Santerre : une passion pour l'art qui rassemble
L’art public, c’est une façon d’inscrire la culture dans le quotidien, de raconter l’histoire d’une ville et de ses citoyens, et de créer un sentiment d’appartenance. À Saguenay, Mélissa Santerre, conseillère au Service de la culture, des sports et de la vie communautaire, est au cœur de cette mission. Par son parcours et sa passion, elle contribue à rendre l’art accessible à tous.

Un parcours riche d'explorations
Le parcours de Mélissa est une véritable mosaïque d'intérêts et de passions. Avant de se consacrer pleinement aux arts, elle a exploré les sciences sociales, l'anthropologie et même la foresterie. Ces expériences, loin d'être des détours, ont enrichi sa vision du monde et nourri son attrait pour les arts visuels. Après un baccalauréat et une maîtrise en arts visuels, elle a fait le pont entre le monde artistique et la population.
En 2013, elle rejoint la Ville de Saguenay comme médiatrice culturelle. Elle se donne alors pour mission de créer des ponts entre les citoyens et l’art, de le rendre vivant, accessible, et compréhensible. Depuis, elle a évolué dans l’organisation pour occuper un poste de conseillère en arts, où elle chapeaute les dossiers d’art public et agit comme répondante pour les secteurs des arts visuels, du cinéma-vidéo et du loisir culturel.
L'art public et la médiation culturelle : une vision... et beaucoup de coordination!
Le rôle de Mélissa est à la fois stratégique et concret. Elle reste à l’affût des tendances, soutient les organismes, et collabore avec de nombreux services municipaux pour faire avancer les projets avec son équipe.
« Ce qui me passionne le plus, c’est le contact direct avec les artistes, les échanges avec les organismes et la collaboration avec les équipes municipales. L’art public, c’est une vision créative, mais aussi une démarche technique qui nécessite de s’entourer de gens aux compétences variées. Je suis choyée d’avoir une équipe qui rend possible la concrétisation de plusieurs initiatives sur le terrain! », explique-t-elle.
L’art public, rappelle-t-elle, se définit simplement : « C’est l’art qu’on installe dans des lieux accessibles à tous, comme les parcs, les rues ou les places publiques. » Mais son impact est loin d’être anodin. Il embellit les espaces, souligne l’identité d’un quartier, suscite l’émotion, et renforce le lien entre les citoyens et leur milieu de vie.
À Saguenay : des oeuvres pour inspirer et dialoguer
Plusieurs projets récents illustrent l’importance accordée à l’art public dans la ville.
Le parcours d’œuvres d’art public, lancé en 2023, regroupe 18 socles répartis dans les trois arrondissements. Chacun met en valeur une œuvre et son créateur. Dix d’entre elles sont aussi accompagnées d’un balado, L’articulé, qui propose un récit original inspiré de l’œuvre, écrit par un auteur d’ici et interprété par un comédien professionnel. Une manière originale de vivre l’art à échelle humaine.

Certaines œuvres, comme Mythe et évidence de Mathieu Valade, prennent une forme temporaire. Cette sculpture, représentant une licorne cachée derrière des plaques translucides, a été installée en plein cœur du centre-ville. L’objectif : offrir une rencontre directe entre l’art et les passants, renouveler le paysage urbain et stimuler l’imaginaire.
« L’art éphémère permet d’ouvrir un dialogue différent avec les citoyens. Il suscite des réactions, permet de découvrir des artistes, et rend l’espace plus vivant. »

Autre exemple marquant : la murale Pêche blanche, à La Baie. Réalisée par Jasmin Bujo avec la collaboration d’Edgar Vachon-Desautels, cette œuvre de grande envergure rend hommage à une tradition locale bien ancrée. Elle illustre à merveille comment l’art public peut incarner l’identité d’un quartier.

Un métier méconnu, une passion partagée
Travailler en art public, c’est bâtir des ponts entre l’art, la Ville et les citoyens. Pour Mélissa, c’est aussi une belle manière de contribuer à une ville où la culture a toute sa place.
Son conseil à ceux qui souhaitent se lancer dans le domaine?
« Il faut avoir envie de collaborer, d’écouter, de comprendre différents milieux. Et surtout, il faut croire que la culture peut transformer les lieux, et les gens. »
